Le contenu de nos assiettes

J’ai l’impression d’entendre parler de viande de cheval matin, midi et soir aux informations en ce moment. J’écoute Radio France toute la journée et dans tous les flashs info depuis huit jours, on me raconte la même histoire de viande de cheval qui s’est retrouvée, à notre insu, dans des plats préparés.

Le fait que notre système économique de libre échange favorise les pratiques frauduleuses en matière d’alimentation et qu’on se retrouve à manger des plats dont on ignore absolument tout de la composition devrait quand même nous faire réfléchir. Le scandale de la vache folle n’est pas très loin et pourtant, voilà qu’on autorise l’utilisation de farine animale pour les poissons. Seriously. Le nombre de cancers est en augmentation constante depuis des années, en particulier chez les enfants, les hommes sont de plus en plus infertiles et personne ne se demande s’il n’y aurait pas un rapport avec ce que l’on mange tous les jours ?

Pour en revenir à l’hippophagie, il est intéressant de dire qu’en Angleterre, manger du cheval (ou du lapin d’ailleurs) est tabou. D’ailleurs, seuls mes amis français sur Facebook ont fait des blagues sur le fait que le cheval, c’était le meilleur ami de l’homme, surtout dans son assiette, ah ah. Ça montre bien que manger du cheval, ce n’est pas si grave que ça pour un Français. En revanche, faites-lui manger de la viande hallal sans qu’il le sache et il descend dans la rue. Chacun ses priorités.

J’ai appris que la consommation de viande de cheval avait été populaire en France pendant un siècle environ, de 1880 à 1980. Avant cela, le cheval servait à beaucoup de choses, mais pas à nourir les gens. Un pape (Grégoire III)  en avait interdit sa consommation pour différencier les bons catholiques des mauvais. Et puis un peu de marketing aidant, elle s’est redéveloppée à la fin du 19e siècle jusque dans les années 80. Je me souviens avoir mangé du steak de cheval tous les mercredis pendant des années, quand j’étais enfant. Ça me paraissait normal et j’aimais même beaucoup ça. J’ai arrêté de le faire quand j’ai commencé à prendre des cours d’équitation et que mon regard sur les chevaux a changé. Partagez un galop dans la nature avec un cheval qui s’éclate et vous aussi vous n’aurez plus envie d’en manger, je peux vous l’assurer.

Mais qui voudrait manger Super Ted ?

Mais qui voudrait manger Super Ted ?

Attention, je ne prête pas de sentiments aux chevaux, ni même aux autres animaux domestiques et je sais parfaitement qu’une vache ou un cochon ne sera pas mieux traité qu’un cheval à l’abattoir. Je suis consciente de mon hypocrisie en la matière et ça m’embête beaucoup d’ailleurs, c’est pourquoi je cherche à diminuer considérablement ma consommation de viande, voire à l’arrêter peut-être entièrement un jour. Ce n’est pas facile, mais j’y travaille.

Je pense vraiment qu’on mange beaucoup trop de viande par rapport à notre réel besoin en protéines et que la production de viande est extrêmement polluante. Je pense aussi que cet excès de consommation entraîne la maltraitance inutile d’animaux pour le profit. Bien sûr, entre se faire découper dans un abattoir ou dévoré dans la nature par des prédateurs, c’est un peu kif-kif bourricot si je puis me permettre, mais alors que nous avons les moyens de tuer les animaux que nous mangeons sans douleur et sans peur, nous ne le faisons pas à l’heure actuelle. Du coup, on se retrouve avec du cheval et dieu sait quoi dans nos assiettes.

Je me dis parfois que Soleil Vert n’est pas très loin.


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