Je suis repartie du Panama avec quelques couleurs discrètes, aucun coup de soleil (miracle) et quelques piqûres de moustique. J’ai vécu onze délicieux jours en tongs, en débardeur et en maillot de bain. Le bonheur. J’ai profité du soleil, de la mer, j’ai pris un cours de surf, fait du cheval, lu trois excellents bouquins, visité des musées, erré dans la ville, goûté à des bières locales, très bien mangé, râlé contre les conducteurs fous furieux et beaucoup ri. J’ai donc passé d’excellentes vacances.
Dès le lendemain de mon arrivée, Itza et moi avons pris la route pour nous rendre dans la péninsule d’Azuero, au sud du Panama. Nous n’avions rien réservé et avons fait le tour des hôtels, auberges de jeunesse et camping du coin, pour finalement opter pour l’hôtel chic. Partager des toilettes et des douches avec des surfeurs nous faisait moyennement kiffer. Et puis la gérante de l’hôtel nous a fait un prix vraiment avantageux… Sans oublier que l’hôtel n’était pas encore officiellement ouvert et que nous étions donc quasiment seules pour ces trois nuits. Je peux vous dire qu’on en a profité un maximum.
Playa Venao étant un plage réputée pour le surf, j’ai pris mon premier cours sur place et je suis assez fière de dire que j’ai réussi à me tenir debout sur ma planche à plusieurs reprises pour me laisser porter par la vague jusqu’à la plage. Bon, j’ai aussi glissé comme une conne, bu la tasse, raté des vagues parfaites en tombant bêtement et arrêté au bout de 3/4 d’heure de leçon parce que j’étais épuisée. Mais c’était vraiment très sympa.
J’ai également fait une balade à cheval près de l’hôtel, à Eco Venao. Il s’agit d’un site de camping écolo qui mène un projet de reforestation dans les collines alentour. J’avais la possibilité de faire la balade seule, sans guide, mais vu l’aversion des Panaméens pour les panneaux et tout ce qui indique une direction, je me suis dit que c’était un coup à me perdre. Mon guide, qui ne parlait pas un mot d’anglais, m’a donc surtout servi à ne pas prendre à gauche au mauvais endroit. La balade était géniale, mais éprouvante : la route était très (très) escarpée et même en ayant un cheval relativement petit et agile qui en connaissait les moindres recoins, je me suis retrouvée plusieurs fois à me dire qu’il ne fallait mieux pas que je regarde en bas.
Nous avons repris la route pour rejoindre la maison secondaire du père d’Itza à San Carlos, dans la province de Coclé, après trois jours passés à Playa Venao. Il s’agit d’une toute petite maison pleine de charme dans un village de campagne qui s’active en semaine dès 06h30 le matin, comme nous l’avons appris lors de nos deux nuits sur place. Il n’y a d’eau chaude nulle part dans le village, il faut donc aimer prendre des douches froides. Quand les températures tournent aux alentours de 30°C, ça ne pose pas trop de problème.
On en a profité pour acheter de quoi se faire un petit déjeuner typiquement panaméen : tortillas frites, oeufs, hojaldres cuites dans l’huile. Oui, vous l’aurez compris, la gastronomie panaméenne consiste à tout mettre dans de l’huile. C’est une cuisine monochrome, tout a la couleur de pâte frite, c’est fascinant, c’est bon, mais pas très diététique. Cependant, j’ai adoré les tortillas. ADORÉ. Heureusement que je ne vis pas sur place, je risquerais la crise cardiaque à 45 ans.
Nous avons un saut à Playa Blanca, non loin de là, pour découvrir que les méduses étaient arrivées avant nous et qu’il n’était pas très prudent de se baigner. Itza a sauvé quelques méduses (ou « agua mala » en espagnol, ce qui signifie « eau mauvaise ») en les remettant à l’eau et j’ai décidé qu’elle était la fille la plus courageuse que je connaisse.
De retour à Panama City, j’ai visité les lieux touristiques classiques : Casco Viejo et Panama Viejo, j’ai visité un musée, fait un peu de shopping pour ramener des souvenirs divers et variés comme des bijoux traditionnels indiens et une gravure précolombienne. L’arrêt par le canal de Panama étant obligatoire, j’ai aimé voir les écluses à l’oeuvre, même si nous avons raté le passage des bateaux les plus gros. Nous sommes allées à Gamboa, dans la jungle, avons fait coucou à Noriega en passant devant la prison où il est enfermé, avons visité un village traditionnel peuplé d’indiens Emberá-Wounaan et marché dans la jungle. En bonne occidentale, j’ai vu pour la première fois de ma vie un arbre à ananas :
Je n’ai eu aucun problème à manger ni viande ni poisson, j’ai fait une cure de fruits exotiques, mais pas de mangues : elles n’étaient pas encore mûres, sniif. Ce sera pour la prochaine fois.
Panama City est une ville étrange. On a l’impression d’être aux États-Unis, il y a des gratte-ciels partout, les gens conduisent des gros 4×4, on trouve des KFC et des Tacos Bells à tous les coins de rue. Mais il reste des quartiers très populaires, voire des bidonvilles, un peu partout dans la ville. Il se construit de nouvelles routes partout, les immeubles et les centres commerciaux poussent comme des champignons et un métro devrait bientôt voir le jour. La ville se métamorphose, ça se voit et ça s’entend.
En tout cas, après ces onze jours passés au Panama, je me demande bien pourquoi j’ai choisi de prendre Allemand en LV2. Sincèrement. J’ai adoré la Patagonie du côté Chili, j’ai beaucoup aimé le Panama et j’aimerais bien visiter l’Équateur ou le Pérou un de ces quatre. Et surtout, il est peu probable que je parte en vacances en Allemagne un jour. Si mon neveu un jour me demande conseil pour savoir quelle langue choisir en LV2, si d’ici là on n’a pas inventé de traducteur universel, je lui dirai de choisir la langue parlée dans les pays qu’il a envie de visiter. Juste parce que j’aurais bien aimé avoir un peu plus de conversation que « gracias » et « por favor » !