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Best of Panama

Je suis repartie du Panama avec quelques couleurs discrètes, aucun coup de soleil (miracle) et quelques piqûres de moustique. J’ai vécu onze délicieux jours en tongs, en débardeur et en maillot de bain. Le bonheur. J’ai profité du soleil, de la mer, j’ai pris un cours de surf, fait du cheval, lu trois excellents bouquins, visité des musées, erré dans la ville, goûté à des bières locales, très bien mangé, râlé contre les conducteurs fous furieux et beaucoup ri. J’ai donc passé d’excellentes vacances.

Dès le lendemain de mon arrivée, Itza et moi avons pris la route pour nous rendre dans la péninsule d’Azuero, au sud du Panama. Nous n’avions rien réservé et avons fait le tour des hôtels, auberges de jeunesse et camping du coin, pour finalement opter pour l’hôtel chic. Partager des toilettes et des douches avec des surfeurs nous faisait moyennement kiffer. Et puis la gérante de l’hôtel nous a fait un prix vraiment avantageux… Sans oublier que l’hôtel n’était pas encore officiellement ouvert et que nous étions donc quasiment seules pour ces trois nuits. Je peux vous dire qu’on en a profité un maximum.

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Playa Venao étant un plage réputée pour le surf, j’ai pris mon premier cours sur place et je suis assez fière de dire que j’ai réussi à me tenir debout sur ma planche à plusieurs reprises pour me laisser porter par la vague jusqu’à la plage. Bon, j’ai aussi glissé comme une conne, bu la tasse, raté des vagues parfaites en tombant bêtement et arrêté au bout de 3/4 d’heure de leçon parce que j’étais épuisée. Mais c’était vraiment très sympa.

J’ai également fait une balade à cheval près de l’hôtel, à Eco Venao. Il s’agit d’un site de camping écolo qui mène un projet de reforestation dans les collines alentour. J’avais la possibilité de faire la balade seule, sans guide, mais vu l’aversion des Panaméens pour les panneaux et tout ce qui indique une direction, je me suis dit que c’était un coup à me perdre. Mon guide, qui ne parlait pas un mot d’anglais, m’a donc surtout servi à ne pas prendre à gauche au mauvais endroit. La balade était géniale, mais éprouvante : la route était très (très) escarpée et même en ayant un cheval relativement petit et agile qui en connaissait les moindres recoins, je me suis retrouvée plusieurs fois à me dire qu’il ne fallait mieux pas que je regarde en bas.

Nous avons repris la route pour rejoindre la maison secondaire du père d’Itza à San Carlos, dans la province de Coclé, après trois jours passés à Playa Venao. Il s’agit d’une toute petite maison pleine de charme dans un village de campagne qui s’active en semaine dès 06h30 le matin, comme nous l’avons appris lors de nos deux nuits sur place. Il n’y a d’eau chaude nulle part dans le village, il faut donc aimer prendre des douches froides. Quand les températures tournent aux alentours de 30°C, ça ne pose pas trop de problème.

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On en a profité pour acheter de quoi se faire un petit déjeuner typiquement panaméen : tortillas frites, oeufs, hojaldres cuites dans l’huile. Oui, vous l’aurez compris, la gastronomie panaméenne consiste à tout mettre dans de l’huile. C’est une cuisine monochrome, tout a la couleur de pâte frite, c’est fascinant, c’est bon, mais pas très diététique. Cependant, j’ai adoré les tortillas. ADORÉ. Heureusement que je ne vis pas sur place, je risquerais la crise cardiaque à 45 ans.

Nous avons un saut à Playa Blanca, non loin de là, pour découvrir que les méduses étaient arrivées avant nous et qu’il n’était pas très prudent de se baigner. Itza a sauvé quelques méduses (ou « agua mala » en espagnol, ce qui signifie « eau mauvaise ») en les remettant à l’eau et j’ai décidé qu’elle était la fille la plus courageuse que je connaisse.

De retour à Panama City, j’ai visité les lieux touristiques classiques : Casco Viejo et Panama Viejo, j’ai visité un musée, fait un peu de shopping pour ramener des souvenirs divers et variés comme des bijoux traditionnels indiens et une gravure précolombienne. L’arrêt par le canal de Panama étant obligatoire, j’ai aimé voir les écluses à l’oeuvre, même si nous avons raté le passage des bateaux les plus gros. Nous sommes allées à Gamboa, dans la jungle, avons fait coucou à Noriega en passant devant la prison où il est enfermé, avons visité un village traditionnel peuplé d’indiens Emberá-Wounaan et marché dans la jungle. En bonne occidentale, j’ai vu pour la première fois de ma vie un arbre à ananas :

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Je n’ai eu aucun problème à manger ni viande ni poisson, j’ai fait une cure de fruits exotiques, mais pas de mangues : elles n’étaient pas encore mûres, sniif. Ce sera pour la prochaine fois.

Panama City est une ville étrange. On a l’impression d’être aux États-Unis, il y a des gratte-ciels partout, les gens conduisent des gros 4×4, on trouve des KFC et des Tacos Bells à tous les coins de rue. Mais il reste des quartiers très populaires, voire des bidonvilles, un peu partout dans la ville. Il se construit de nouvelles routes partout, les immeubles et les centres commerciaux poussent comme des champignons et un métro devrait bientôt voir le jour. La ville se métamorphose, ça se voit et ça s’entend.

En tout cas, après ces onze jours passés au Panama, je me demande bien pourquoi j’ai choisi de prendre Allemand en LV2. Sincèrement. J’ai adoré la Patagonie du côté Chili, j’ai beaucoup aimé le Panama et j’aimerais bien visiter l’Équateur ou le Pérou un de ces quatre. Et surtout, il est peu probable que je parte en vacances en Allemagne un jour. Si mon neveu un jour me demande conseil pour savoir quelle langue choisir en LV2, si d’ici là on n’a pas inventé de traducteur universel, je lui dirai de choisir la langue parlée dans les pays qu’il a envie de visiter. Juste parce que j’aurais bien aimé avoir un peu plus de conversation que « gracias » et « por favor » !


Bilan 2012

Bye 2012

L’année 2012 aura été plutôt positive pour moi, espérons que 2013 poursuive dans la même voie.

Année 2012 sous le signe du roller derby : j‘ai commencé mon entraînement le 17 janvier 2012 et le 13 avril, je validais mes minimum skills. Ce fut une expérience mémorable qui m’a appris que je n’étais pas trop vieille pour partir à l’aventure (manquerait plus que ça) et que j’étais plus persévérante que je ne l’imaginais. J’ai fait la connaissance de filles géniales qui me manquent aujourd’hui énormément (surtout quand j’ai envie de me faire un pub et de descendre quelques pintes sans avoir peur d’être regardée de travers). Mais la vie est faite de rencontres et même si elles n’aboutissent pas toujours à des amitiés durables, ces rencontres vous changent, vous marquent et, j’en suis convaincue, permettent de mieux vous connaître.

J’ai appris que malgré des années à avoir regardé le sport de travers, je répondais positivement aux effets de ce dernier. Je me sens mieux dans ma peau, j’ai davantage confiance en moi et je suis particulièrement fière de mes cuisses en béton armé et du niveau de patinage que j’ai atteint aujourd’hui.

En 2012 j’ai regardé l’intégrale d’Urgences, j’ai découvert Avatar: the last airbender, Teen Wolf et Treme : que du bonheur. Même si mon enthousiasme pour les séries diminue un peu avec les années, je ne pourrais pas me passer de mes sitcoms, dramas, comédies, feuilletons au quotidien. Je suis contente d’avoir résisté à la tentation de brancher la télé à notre box Numéricable ou à une quelconque prise d’antenne. Deux minutes de pub sur TF1 Replay et j’ai des envies de meurtre. Mais privez-moi de mes rires enregistrés, de mes génériques préférés et de mes « previously on… », et je risque de sombrer dans la dépression.

En 2012, je ne suis pas beaucoup allée au cinéma et je ne le regrette pas. En revanche, j’aimerais bien assister plus souvent à des concerts ou aller plus au théâtre en 2013. Il  va falloir que je regarde de plus près la programmation bordelaise en la matière.

En 2012, j’ai arrêté de me teindre les cheveux pour laisser mes nombreux cheveux blancs pousser en liberté. Ma dernière couleur remonte à mai et aujourd’hui il me reste encore quelques mois à patienter avoir de la voir entièrement disparaître. Je n’ai pas eu  droit à des réflexions désagréables et les deux coiffeurs à qui j’ai fait couper mes cheveux m’ont carrément encouragé dans cette voie, alors que je m’attendais à les voir essayer de me convaincre de faire « au moins des balayages ». Je suis très contente de cette décision, j’économise à la fois du temps et de l’argent.

Je n’ai pas beaucoup voyagé en 2012. Le fait d’avoir seulement pris douze petits jours de vacances en avril n’a pas beaucoup aidé, mais je compte me rattraper en 2013. Pas de destination exotique au programme, j’ai décidé de rester dans l’hexagone et de limiter au maximum mes déplacements en avion. Ce n’est pas une question écologique (même si ça rentre en compte), c’est surtout que les aéroports me tapent sur le système et que je suis plus heureuse à bouquiner dans un train, même bondé, que dans une salle d’embarquement à faire la queue. Le seul problème c’est que Sébastien risque de ne pas pouvoir prendre des vacances avant un moment, donc il faut que je me trouve des endroits sympas à visiter toute seule. J’ai bien envie d’aller voir une vieille amie en Bretagne, mais pour cela il faudra que j’aie une voiture : j’aime le train, mais pas au point de vouloir faire Bordeaux-Paris puis Paris-Brest. Non monsieur.
J’espère pouvoir aller faire du ski du fond dans les Pyrénées, me la couler douce en Corse,  manger de la truffade à Salers et faire de la voile dans le Finistère. Et aussi, prendre du temps pour accueillir comme il le se doit tous les amis qui voudront bien venir nous rendre visite à Bordeaux.

En 2012 j’ai lu plus de livres qu’en 2011 et j’espère bien, moins qu’en 2013. Mon livre préféré cette année : Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? de Jeanette Winterson.

L’année 2012 fut l’année du changement, pour moi comme pour mon frangin et pas mal de gens autour de moi. Il y a eu des déménagements, des bébés (j’ai un neveu !), mais aussi malheureusement des décès et des séparations… J’espère que 2013 sera l’année de la reconstruction pour eux.

Mes valises sont faites, les cadeaux n’attendent plus qu’à être emballés, demain je me lance dans un périple famille-famille-amis qui va sans aucun doute me donner envie de prendre d’autres vacances dès le 2 janvier, mais je compte en profiter autant que possible, et je ne parle pas uniquement de la NOURRITURE (bordel ça fait du bien d’être de retour en France quand même).


Une semaine à la campagne

C’est la première fois depuis que nous avons monté notre boîte que je m’en vais une semaine pour bosser depuis la France. Étant donné que je peux bosser depuis n’importe où à partir du moment où j’ai un ordinateur et une connexion Internet, j’aurais dû le faire depuis bien longtemps, mais voilà, j’ai toujours été un peu angoissée à l’idée de quitter le confort de mon bureau, de mes deux écrans, de mes petits répertoires bien classés et de ma chaise.

Mais il fallait bien que Seb et moi descendions dans le Cantal pour faire la connaissance de notre neveu. Ses parents ont décidé de passer le mois d’août dans la demeure familiale, à Salers, c’était l’occasion de voir l’avancée des travaux et de profiter du soleil généreux de la montagne en été.

Sébastien a acheté un PC pour l’occasion, qui servira également à ses parents et à quiconque viendra passer du temps dans le château. J’ai fait en sorte de ramener tous les logiciels dont j’ai besoin pour bosser et tous mes fichiers. Il ne me manquait plus qu’à prier que le dieu de l’informatique pour une installation sans ombrage et un Internet qui fonctionne normalement.

Eh bien pour toutes ces années où à chaque premier démarrage de Windows, il y avait quelque chose qui déconnait, des conflits entre la carte ethernet et la carte Wi-Fi, un disque dur que la carte mère ne reconnaissait pas, une carte graphique aux pilotes introuvables, il s’est enfin produit un miracle : tout a fonctionné du premier coup. Tout. Je n’en croyais pas mes yeux. J’ai même hésité à éteindre l’ordinateur de peur d’apporter la poisse. On sait jamais, une mise à jour Windows et on ne peut plus redémarrer.

Installée dans le grand salon, j’ai pu bosser tranquillement toute la semaine, même la venue du menuisier ne m’a pas dérangée. C’est le point positif avec les vieilles pierres : ça isole quand même pas mal le bruit. Même les cris du petit neveu au milieu de la nuit ne nous ont pas réveillés.

 

La semaine a été un peu chargée au niveau du boulot, mais j’ai survécu. J’ai même réussi à m’éloigner de mon ordinateur pour faire des pauses au soleil et prendre quelques couleurs (c’est-à-dire que je ne suis plus blanche comme un cul). Bon, j’ai aussi chopé un rhume, mais rien de bien grave et rien qui ne m’ait empêchée de profiter de la cuisine de ma belle-mère et des merveilles culinaires de cette région (à savoir, le pounti, la truffade, le Cantal vieux, le saucisson fait maison et la viande de Salers).

Comme tous ces plats ne sont pas absolument pas riches du tout, Seb et moi en avons profité pour courir dans la campagne alentour.  Je n’aurais jamais cru dire ça un jour, mais ça fait un bien fou. Courir quand il ne fait pas encore trop chaud, dans l’herbe encore baignée de rosée, rencontrer quelques vaches sur le chemin et les faire détaler, cracher ses poumons dans les côtes, mais les finir quand même, reprendre son souffle sur le plat et repartir de plus belle, revenir en nage, manger un chausson aux pommes pour se remettre et se rafraîchir avec une bonne douche, il n’y a rien de tel pour commencer la journée.

J’avais oublié le bonheur de se détendre au soleil après une journée de boulot, sous un grand tilleul, un verre de Pimm’s à la main et un bon bouquin dans l’autre. J’avais oublié le plaisir de prendre un verre dans un bar le soir, de se balader sans se presser dans les rues désertées de la ville le soir après dîner. Même en ayant dû bosser, j’ai apprécié chaque moment de détente et je rentre gonflée à bloc, malgré la pluie et les 18°C qui nous ont accueillis hier soir à Brighton.


Week-end à Bordeaux

Je ne connaissais pas du tout Bordeaux, je n’y avais jamais mis les pieds. Mais comme il se peut que le vent nous amène dans la région prochainement, nous avions décidé de passer un week-end de découverte de la ville, histoire de nous assurer que je n’allais pas faire de réaction allergique à la ville de ce cher Alain Juppé. On n’est jamais trop prudent.

Première chose : il a fait soleil. Soleil. On a pu se promener en T-shirt. En T-shirt. On a même pris des coups de soleil. Des UV ont atteint notre peau blafarde et s’en sont donnés à coeur joie. Crédules, nous avons eu du mal à réaliser qu’elle existait encore, cette saison qu’on appelle l’été.

Bien sûr, quand le journal du coin annonçait des « températures fraîches pour la saison », nous sommes sortis avec nos vestes. Pour réaliser qu’à 08h30 du matin, il faisait déjà 17°C, la température maximale atteinte à Brighton au meilleur du mois de juin, et que le soleil brillait comme jamais il n’avait brillé en Angleterre. Nos vestes sont vite retournées à l’hôtel pour ne pas en ressortir avant notre retour à Gatwick. Les locaux nous ont pourtant tous répété, « Vous n’avez pas de chance, la météo n’est pas terrible, il ne fait pas des températures d’été, tout juste de printemps ! ». Ce qui ne manquait pas de nous faire rire. « Pensez-vous, nous on vit en Angleterre ! Ce soleil-là, on l’a pas vu depuis 8 ans ! »

Nous avons donc arpenté la ville, Seb au soleil, moi à l’ombre tant bien que mal, et j’ai découvert plusieurs choses : d’abord, que je prends toujours aussi vite des coups de soleil. Ensuite, Bordeaux, c’est une bien belle ville. J’ai particulièrement apprécié les quais qui longent la Garonne (et leur surface, parfaite pour faire du roller) et le quartier St Pierre. Et puis aussi, il a fait soleil.

Alors mon premier tout petit problème avec la ville, c’est son aspect franchement catho-coincé-du-cul qui tranche avec l’ambiance déjantée de Brighton. J’ai un peu peur de trouver les gens tristes et conformistes à mourir, mais bon, après tout ce ne sont que des apparences et je suis la dernière à vouloir sortir du lot dans ma façon de m’habiller, donc je ne peux pas en tenir rigueur aux autres. Cependant, le nombre de mecs en polo Ralph Lauren, bermuda rose, mocassins et petite laine nouée sur les épaules m’a fait halluciner. Il y en avait presque autant que les mecs qui arborent des T-shirts avec « John Galliano » écrit en lettres d’or et des jeans Dolce & Gabbana du plus bel effet. On sent bien qu’on est dans le sud de la France. Les marques s’arborent comme des armoiries !

Mon second tout petit problème, c’est que les filles sont à tomber par terre. Grandes, élancées, perchées sur des talons et moulées dans des robes improbables, ma confiance en moi (pourtant assez solide depuis quelque temps) s’est retrouvée quelque peu malmenée. D’accord, ce n’est pas vraiment un problème en soi, je l’admets. Mais quand même, c’est assez difficile comme ça de s’aimer comme on est, on n’a pas besoin de croiser des canons à tous les coins de rue. Mais bon, il a fait soleil.

Sinon, on a bien mangé, on a bien bu (tiens ça me rappelle la Suisse), on a passé un très bon moment avec mon cousin, qui réussit quand même l’exploit de moins bien connaître Bordeaux que nous alors qu’il habite à Blaye depuis 5 ans. Mais qu’à cela ne tienne, la prochaine fois on ira squatter chez lui pour un barbecue. Après tout, on a jusqu’au mois d’octobre pour ça, l’arrière-saison étant particulièrement clémente dans la région. Ah ah, octobre. Pour faire des barbecues. Nous si on a trois occasions dans l’été de faire griller des saucisses sur la plage avant d’être frigorifiés et/ou trempés, c’est bien tout.

Nous avons passé une heure dans l’immense librairie indépendante Mollat, et quand je dis immense je pèse mes mots : elle fait tout un pâté de maisons. Ma mâchoire est tombée quand j’ai découvert le rayon polar, gigantesque, du coup j’ai acheté Mémoire assassine, de Thomas H. Cook, en format Point Deux (je voulais le lire depuis longtemps). J’ai aussi craqué pour deux romans de Nancy Huston, le manga/BD Arnold et Rose, de Gabrielle Piquet, parce qu’Armalite a parlé de cette auteure récemment, ainsi que pour le livre de Françoise Héritier, le Sel de la vie, que j’ai dévoré et dont je parlerai très prochainement tant il m’a plu. Oui, ma pile de livres à lire vient de tripler. C’est le problème des week-ends en France quand je croise une librairie…

PS COUP DE GUEULE : je ne sais pas ce qui empêche les Français propriétaires de chiens de se baisser pour ramasser les merdes de leur chien, s’ils ont tous des problèmes de dos, mais franchement, bonjour la honte. J’ai perdu l’habitude de regarder par terre quand je marche moi, parce que les Anglais sont suffisamment civilisés pour ramasser les besoins de leur chien. Ce n’est pas très compliqué voyez-vous, il suffit d’avoir un minimum de conscience civique. Et qu’on ne vienne pas me dire que ces crottes que l’on retrouve partout sont l’oeuvre de chiens errants. Quand je suis passée par Punta Arenas, au Chili, il y avait des chiens errants plein les rues et je n’ai jamais dû esquiver une seule merde. Serait-ce parce que les chiens errants sont plus civilisés que les Français et qu’ils font leur besoin ailleurs qu’au milieu du trottoir ?

Si on revient en France je n’ai pas fini de râler contre la saleté générale des rues, c’est moi qui vous le dis. Je ne sais pas s’il faut plus de poubelles ou plus de coups de pieds au cul d’éducation civique, mais dans tous les cas le résultat n’est pas bien beau à voir.

Heureusement, il a fait soleil.


Week-end en Suisse

Nous avons passé le week-end en Suisse, plus précisement à Montreux, chez un ami qui avait besoin encore plus que nous de se changer les idées.

Après un vol Easyjet Londres-Genève particulièrement éprouvant (une heure de retard, une vingtaine d’enfants qui se sont relayés pour hurler pendant une heure et demi), nous avons pris le train pour Lausanne où notre pote nous a récupérés dans sa nouvelle voiture très très suisse, une Porsche Panamera qui m’a rendue très très malade du fait qu’il m’était quasiment impossible de voir la route. Je suis facilement malade en voiture (et en bus, car, avion, bateau…) et je préfère bien voir la route plutôt que d’être au niveau du sol. Je n’ai bien évidemment pas manqué de me moquer gentiment de cette exhibition un peu indécente d’argent et de puissance sous le capot, mais bon, je ne voulais pas non plus me retrouver à la rue, donc je me suis laissée conduire. J’ai juste évité de penser au prix de l’assurance et à le comparer à des voitures qui font le même boulot pour beaucoup moins d’argent.

Il a fait beau, il a fait chaud, j’ai trop bu, j’ai mangé du gruyère à tomber par terre et j’ai découvert la crème double, cette délicieuse invention à 45% de matière grasse qu’il faut mélanger à des fraises et à de la meringue faite maison si l’on veut connaître un orgasme culinaire. Sincèrement.

Crème double plaisir pour double menton

Nous sommes allés du côté du Col de Jaman dans le but de faire une via ferrata, et la balade m’a beaucoup plu, mais le sentier d’accès à la via ferrata en question, beaucoup moins. On peut dire que ça grimpait bien sur le dernier kilomètre. Mais le pire m’attendait encore : le pire, ce fut le début de la via ferrata. Je ne sais pas pourquoi, mais je m’attendais à un truc sympathique comme un Accrobranche, eh ben avec mon petit baudrier et mon petit casque j’avais l’air d’une conne, ma mère… Je me suis attachée au câble, j’ai saisi les premiers échelons et j’ai levé la tête. Tout mon corps s’est mis à se raidir et mes mains se sont mises à glisser. Il m’a paru évident que je n’allais pas m’amuser du tout, du coup je suis redescendue et j’ai laissé les plus téméraires que moi continuer. Je suis repartie à notre point de départ tranquillement, j’ai profité de marcher toute seule dans la montagne pour laisser divaguer mes pensées et j’ai trouvé ça génial. On devrait tous faire de la randonnée tout seuls de temps en temps, ça fait un bien fou !

Col de Jaman

Samedi, soirée mojitoS avec vue sur le lac Léman, barbecue épique et pas mal de fous rires. J’ai fait la connaissance d’une fille qui, on l’a découvert au cours de la soirée, a exactement le même rire que moi, au même volume sonore, donc je suis étonnée que l’immeuble ait tenu le choc.

Dimanche, brunch avec vue imprenable au Kempinski Hotel, avec pour voisin l’empereur de l’humeur français, le symbole de toute une époque, le maître ès grivoiserie, j’ai dénommé Fabrice, de l’émission la Classe. Eh ouais, on rencontre des stars nous.

Le vol du retour fut tout aussi pénible que l’aller, avec encore une fois une heure de retard (va mourir Easyjet), mais on était tellement nazes qu’on a dormi comme des loirs pendant tout le vol, jusqu’à ce que l’avion se retrouve au milieu des nuages avant l’atterrissage et que je manque encore une fois de vomir tout mon brunch. Décidément…

Je crois que malgré les couches d’écran total, j’ai réussi à prendre quelques couleurs, c’est-à-dire que je ne suis plus blanche comme un cul (d’anglaise). J’ai vu le soleil et j’ai pu me mettre en t-shirt. Le truc de ouf fin juin, quand même.

Pendant ce temps en Angleterre il pleuvait des trombes d’eau, comme le prouve cette photo envoyée par une amie désespérée :

Pendant ce temps, dans la banlieue de Londres...

Bref, on en avait drôlement besoin de ce soleil, encore plus que ce qu’on pensait !


En vacances, bis

Je ne crois pas avoir jamais eu un temps aussi pourri pendant des vacances. Depuis mon arrivée en France il y a dix jours, je n’ai pas vu le soleil une seule fois. Et depuis mon arrivée dans le Cantal dimanche dernier, le temps hésite entre vents violents, pluies diluviennes et neige. Oui, de la neige. Nous sommes à 1000 mètres d’altitude et il neige. Le vent m’oblige à mettre des boules quiès le soir pour m’endormir. Alors que j’avais prévu d’aller marcher tous les jours, Sébastien et moi sommes sortis à peine 1 heure dans le vent et la pluie depuis que nous sommes arrivés.

Alors je compense en lisant, en faisant des mots fléchés et bien entendu, en me régalant de la nourriture du coin : truffade, saucisson maison, pain bis à tomber par terre, cantal vieux qui me fait saliver rien que d’y penser et vin bio délicieux acheté à un marchand juste à côté de la maison qui m’a tellement bien conseillé que j’ai bien envie de m’installer sur place définitivement.

Je ne m’ennuie pas, je ne déprime pas non plus de ne pas pouvoir sortir : les vacances, ça reste des vacances, qu’il fasse beau ou pas. Ce qui compte, c’est de ne pas penser au boulot, aux délais à tenir, à tout le quotidien. Je suis heureuse avec des bouquins, des mots fléchés et un lit pour faire la sieste.

D’ailleurs, côté bouquin, j’ai presque fini le livre de Mona Chollet, Beauté Fatale. Je suis épatée par la finesse de l’analyse de cette journaliste du Monde diplomatique, même si je la trouve un peu dure avec la troisième vague féministe des Etats-Unis (en particulier Jessica Valenti). Son bouquin présente très bien la place de la femme dans notre société actuelle.

Elle cite beaucoup le livre de Portia de Rossi, Unbearable lightness. Je ne suis pas fan des romans auto-biographiques en général, mais celui-ci semble vraiment exceptionnel. L’actrice y raconte son combat contre l’anorexie après après rejoint la série à succès Ally McBeal. Comme beaucoup de monde, je pense savoir ce qu’est l’anorexie, mais en fait, je n’ai que des idées reçues. On en parle de temps en temps dans à la télé, les magazines féminins font semblant, une fois par an, de s’offusquer  de la maigreur des mannequins tout en invitant leurs lectrices à maigrir « là où il faut ». On dit que l’anorexie est la maladie d’adolescentes mal dans leurs peaux et qui sont trop influencées par les images de femmes parfaites qu’on leur renvoie sans cesse, en fait, il s’agit d’une maladie bien plus complexe que ça : on ne devient pas anorexique parce qu’on veut être mince, on devient anorexique parce que l’on veut disparaître, parce que le corps des femmes est de plus en plus objectifié, parce que les femmes n’ont pas (plus ?) le droit de prendre de la place.

Naomi Wolf résume très bien la situation dans The Beauty Myth: si l’anorexie touchait les jeunes hommes, dont certains parmi les plus brillants de leur génération, qu’elle tuait entre 5 et 10 % d’entre eux (l’anorexie est la maladie psychique au taux de mortalité le plus élevé), elle serait à la une du Time, plutôt que d’être releguée aux pages mode des magazines…

Beauté fatale parle également de la société de consommation, de la chirurgie esthétique, du mélange hautement toxique du cinéma et de la publicité, des régimes… Je ne l’ai pas encore terminé, mais je le recommande chaudement.


Bath

Après 3h30 de trajet dans deux trains à la pointe de la technologie (sentez l’ironie dans mon ton), nous sommes arrivés hier après-midi à Bath, ville de Jane Austen, des bains romains et des abbayes gothiques. Il fait froid, comme partout dans l’Angleterre, et il a même neigé le matin de notre arrivée.

Nous allons à pied à l’hôtel, qui est à 1/2 mile de la gare et posons nos affaires dans le City Pad que nous avons réservé (un mini-appartement, à deux pas de l’hôtel principal, pour le même prix qu’une grande chambre double dans le même hôtel, qui était plein). Le plan, c’était d’aller directement au spa. Ca faisait un moment que j’en parlais à Seb, que je lui disais que j’avais hâte de me plonger dans les eaux thermales de Bath, qu’ils avaient le même système de bracelet électronique et de casier qu’au Blue Lagoon, en Islande, blabla, ça va être trop bien, blabla. Mais malgré tout cela, au moment d’arriver à l’hôtel, de poser nos affaires et de prendre de quoi aller au spa, Sébastien me fait remarquer, de façon très détendue, en sortant de la salle de bain : « Je pense à un truc. Pour aller au spa, il faut un maillot de bain, c’est ça hein ? »

Banco. Il avait oublié son maillot de bain. Je ne peux m’empêcher de partir dans un fou rire. Au moins il prend toutes ses responsabilités et ne m’accuse pas d’avoir oublié de lui dire qu’il fallait prendre son maillot, je lui en suis très reconnaissante. En sortant, je demande à l’hôtesse d’accueil où acheter des maillots de bain pour homme, et elle m’indique un BHS au coin du spa en question. Heureusement pour nous, on lui trouve un maillot de base et on file au spa. Il est 16h45.

On prend deux entrées pour 2 heures de spa, bam, £60 en tout, je trouve ça un peu reuch, mais après tout ça a l’air vraiment beau et luxueux. On décide de commencer par les steam rooms (hammam), au 3e étage, et je commence déjà à remarquer un truc qui cloche : il y a beaucoup trop de couples. Beaucoup, beaucoup trop. On hésite à aller sur la piscine chauffée du toit, mais vu le froid et ma tendance à chopper des angines (comme la dernière fois en Islande), on passe et on va directement dans le bain Minerva, au sous-sol. Et là, grosse déception. A cause du froid, les thermes ne peuvent pas être chauffées normalement et l’eau est juste tiède. En plus, les bains sont remplis de couples de 25 ans qui se bécotent amoureusement. On est clairement les plus vieux. Et franchement, on a passé l’âge de se rouler des palots en public dans une piscine. Quant à moi, la cynique que je suis ne peut s’empêcher de se sentir légèrement nauséeuse à cette démonstration gluante de faux « amour », l’amour de films romantiques, codifié, sans âme. Je me demande même combien de demandes en mariage auront lieu ce soir parce que c’est le week-end avant la Saint Valentin et qu’on se trouve dans une ville aux allures romantiques. Beurk.

Franchement, pour £15 par heure par personne, je trouve que le lieu manque un peu de tout : d’options et de place surtout. Nous n’avons pas accès à grand chose avec notre entrée normale. J’avais essayé de réserver des massages et des traitements, mais tout était déjà plein (c’est booké 6 semaines à l’avance, ma pauvre dame, m’avait-on dit en substance). Les douches ne sont pas ergonomiques, l’eau encore une fois était juste tiède, bref, l’expérience n’a pas été probante. Ce n’est pas de si tôt qu’on reviendra. Mais on se dit qu’un vrai spa à Brighton aurait énormément de succès, c’est étrange que personne n’ait essayé d’en ouvrir un.

On ressort à 18h00 et vu le froid, on court se réfugier au pub le Raven, près de notre hôtel, un très ancien pub recommandé par Amanda. Effectivement, il ne manque pas de charme et l’ambiance est vraiment sympa. La bière spécialement brassée pour le pub, la Raven’s gold, est délicieuse. On opte pour manger sur place, le menu comporte des pies (tourtes) préparées par Pieminister. Là, on discute avec un type d’une soixantaine d’années qui mange à côté de nous et qui se présente comme étant un troubadour. Il nous raconte qu’il écrit des poèmes et des chansons et qu’il les chante au Raven et dans d’autres pubs du coin. Il participe également aux soirées « storytelling » (« contes ») de la région. C’est un hippie un peu désabusé, mais gentil. Il nous demande de parler de Brighton, de la France et on essaye de lui expliquer pourquoi, contrairement à ce qu’il pense, l’Angleterre n’est pas si horrible que ça.

Puis à 20h00, on se rend au Little Theatre pour voir The Descendants, avec George Clooney. C’est un petit cinéma indépendant, avec deux salles uniquement, très chouette. Bien entendu, le public est plutôt dans la cinquantaine, chic et très blanc. Je me dis que plus bobo que ça, c’est difficile. Mais en même temps, c’est toujours mieux que les Multiplex… Le film nous plaît beaucoup à tous les deux, je suis ravie d’être allée le voir.

Au programme d’aujourd’hui : m’acheter une doudoune (j’ai vraiment trop froid), acheter un pull à Seb, aller visiter l’Abbaye et les bains romains. Ce soir, j’ai réservé une table à l’Olive Tree…