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Le joli mois de mai

Dire qu’en décidant de quitter Brighton pour Bordeaux, on se disait qu’on pourrait ranger nos imperméables et vêtements chauds après le 15 avril. Erreur grossière, puisque le temps anglais nous poursuit. Il fait froid, il pleut, il y a du vent. On doit mettre du chauffage. Si ça continue comme ça, je vais demander un dédommagement financier auprès de l’office du tourisme de Bordeaux pour publicité mensongère.

Oui oui je sais, c’est partout pareil, mais merde quoi.

Bon sinon, la saison télévisuelle se termine et comme d’habitude, je me demande ce que je vais bien pouvoir regarder ou re-regarder cet été. Heureusement, il y a quelques bonnes séries en cours en ce moment même :

La saison 5 de Nurse Jackie, qui me surprend au fil des épisodes. La série avait pataugé en saison 3, pour reprendre son souffle en saison 4 et repartir sur de toutes nouvelles bases en saison 5. Sans oublier que Merritt Wever me fait mourir de rire dans chacune de ses apparitions.

La saison 2 de Veep ne propose pas de grands changements et je sais que cette comédie ne plaît pas beaucoup, mais Julia Louis-Dreyfus est géniale et le nombre d’obscénités et de méchancetés débitées à la seconde me fait beaucoup rigoler. Dernière réplique culte en date : « You’re Frankenstein’s monster, if his monster was made entirely of dead dicks. » (« Tu es la créature de Frankestein, si elle avait été fabriquée à partir de bites mortes. »)

Je trouve que cette saison de Mad Men s’étend un peu trop sur la vie intérieure de Don Draper, mais la série tient toujours le haut du pavé dans la production télévisuelle actuelle.

La saison 4 d’Arrested Development a commencé et si vous ne connaissez pas, ruez-vous sur les trois premières saisons de ce bijou, il s’agit de la meilleure comédie au monde. Non non, je n’exagère pas.

La série d’anticipation canadienne Orphan Black est une excellente surprise et je vous la conseille chaudement. C’est une série comme je les aime : bien rythmée, très bien écrite, avec des cliffhangers qui donnent envie de voir la suite et d’excellents acteurs.

Top of the Lake

Top of the Lake

Si vous avez envie de déprimer un peu, j’ai deux séries à vous conseiller également : Top of the Lake et Rectify. La première a été écrite et réalisée par Jane Campion et Gerard Lee. Elle se déroule en Nouvelle-Zélande, mais la beauté des paysages est à la hauteur des horreurs décrites par la série. Autant vous prévenir tout de suite, ce n’est pas drôle Top of the Lake. J’ai mis un certain temps à m’en remettre. Seb m’a même retrouvée en travers du canapé en train de pleurer de façon incontrôlée après une scène particulièrement atroce. Mais si vous aimez les polars, les enquêtes qui révèlent le pire de l’être humain, si vous aimez Twin Peaks,  Top of the Lake est pour vous, ne la ratez surtout pas.

Rectify est une autre série diffusée par Sundance Channel, comme Top of the Lake. Elle raconte l’histoire d’un homme qui sort de prison après avoir passé 20 ans dans le couloir de la mort, accusé du meurtre et du viol de sa petite amie de l’époque, mais libéré après de nouvelles preuves ADN. Pas non plus une série facile, mais une belle série, elle aussi très bien écrite, qui oscille entre les flashbacks en prison et le retour dans la vie « normale » dans une petite ville du sud des États-Unis, au sein d’une famille comme les autres, c’est-à-dire pleine de rancoeurs, de non-dits et de relations malsaines.

"Sitting in this tomb day after day, putting up with your pale white ass... What's whacked is - I still want to live. Every day."

« Sitting in this tomb day after day, putting up with your pale white ass… What’s whacked is – I still want to live. Every day. »

Et si vous n’avez pas envie de regarder de séries trop déprimantes, la saison 3 de Teen Wolf va bientôt commencer. Et oui, il me tarde. Une série avec des beaux gosses torses nus qui ne se prend pas au sérieux, c’est exactement ce qu’il me faut en ce moment après Top of the Lake et Rectify. Allez, pour la peine, je vous remets le générique, je l’aime trop :


Boring life de tous les jours

Nous avons eu de très belles journées à Bordeaux, j’ai mangé deux fois en terrasse le midi et j’ai savouré chaque minute passée à lire mon bouquin au soleil avec une simple veste de printemps sur le dos. Il va de nouveau faire froid dans les prochains jours, mais je suis prête. J’ai fait le plein de chaleur.

De toute façon, je m’en fous, dans un mois je serai au Panama à me la couler douce avec ma copine Itza. J’ai acheté deux maillots de bain, j’ai fait le tri dans mes affaires d’été pour ne sélectionner que les vêtements les plus légers et rien que ça, ça me fait du bien, je me vois déjà en vacances. Sur la plage, un mojito à la main, en train de manger des mangues. Des mangues putain. Je ne crois pas avoir jamais plus envie de mangues qu’en ce moment.

J’ai lu le Bonheur conjugal, de Tahar Ben Jelloun et j’ai enchaîné avec Désolations, de David Vann. Deux livres qui parlent de couples qui se déchirent, d’histoires d’amour qui se désintègrent, de malentendus et de tromperies insupportables. Le week-end dernier j’ai vu Amour, de Michael Haneke. Il va absolument falloir que je lise un truc léger,  une histoire d’amour qui finisse bien, sans personne qui tombe malade, qui meurt, ou qui se suicide. Parce que là, c’est plus possible.

Côté séries, la saison 5 de Southland vient de reprendre et c’est toujours le meilleur copshow à l’antenne. Les nouveautés de la mi-saison ne font pas très envie. Do no harm n’a aucun intérêt, Zero Hour est tout bonnement ridicule, je me suis endormie au bout de 10 minutes de Cult et j’ai détesté The Following, même si apparemment ça s’améliore un peu par la suite. Si j’ai une nouvelle série à conseiller, c’est Banshee. Bon, c’est pas très fin. C’est même carrément brutal et primaire. Y’a de la violence et du sexe en proportion inquiétante et très graphique, mais c’est extrêmement jouissif, en tout cas de mon point de vue. Et il se pourrait que j’aie un problème.

Il reste des valeurs sûres : Enlightened et Girls. Je n’aurais jamais cru pouvoir aimer Girls un jour, mais cette deuxième saison est bien meilleure que la première, plus maîtrisée. Spartacus se débrouille plutôt pas mal avec l’arrivée de César et le nouveau grand méchant Crésus. Bon, comme c’est Spartacus, Crésus est un dieu du krav maga et César ressemble à Jax de Sons of Anarchy, mais bon… Je ne vais pas me plaindre.

Côté roller derby, ça envoie du steak. J’ai des bleus partout, je ne peux dormir ni sur le côté droit, ni sur le côté gauche en raison d’hématomes douloureux sous les hanches. Mais c’est cool, je m’amuse toujours autant.

Le dimanche matin, quand il fait beau, Seb et moi allons patiner au bord de la Garonne et je crois que rien ne me fait plus plaisir.

Un dimanche matin sur patins

Dimanche matin, c’est patins


Bilan 2012

Bye 2012

L’année 2012 aura été plutôt positive pour moi, espérons que 2013 poursuive dans la même voie.

Année 2012 sous le signe du roller derby : j‘ai commencé mon entraînement le 17 janvier 2012 et le 13 avril, je validais mes minimum skills. Ce fut une expérience mémorable qui m’a appris que je n’étais pas trop vieille pour partir à l’aventure (manquerait plus que ça) et que j’étais plus persévérante que je ne l’imaginais. J’ai fait la connaissance de filles géniales qui me manquent aujourd’hui énormément (surtout quand j’ai envie de me faire un pub et de descendre quelques pintes sans avoir peur d’être regardée de travers). Mais la vie est faite de rencontres et même si elles n’aboutissent pas toujours à des amitiés durables, ces rencontres vous changent, vous marquent et, j’en suis convaincue, permettent de mieux vous connaître.

J’ai appris que malgré des années à avoir regardé le sport de travers, je répondais positivement aux effets de ce dernier. Je me sens mieux dans ma peau, j’ai davantage confiance en moi et je suis particulièrement fière de mes cuisses en béton armé et du niveau de patinage que j’ai atteint aujourd’hui.

En 2012 j’ai regardé l’intégrale d’Urgences, j’ai découvert Avatar: the last airbender, Teen Wolf et Treme : que du bonheur. Même si mon enthousiasme pour les séries diminue un peu avec les années, je ne pourrais pas me passer de mes sitcoms, dramas, comédies, feuilletons au quotidien. Je suis contente d’avoir résisté à la tentation de brancher la télé à notre box Numéricable ou à une quelconque prise d’antenne. Deux minutes de pub sur TF1 Replay et j’ai des envies de meurtre. Mais privez-moi de mes rires enregistrés, de mes génériques préférés et de mes « previously on… », et je risque de sombrer dans la dépression.

En 2012, je ne suis pas beaucoup allée au cinéma et je ne le regrette pas. En revanche, j’aimerais bien assister plus souvent à des concerts ou aller plus au théâtre en 2013. Il  va falloir que je regarde de plus près la programmation bordelaise en la matière.

En 2012, j’ai arrêté de me teindre les cheveux pour laisser mes nombreux cheveux blancs pousser en liberté. Ma dernière couleur remonte à mai et aujourd’hui il me reste encore quelques mois à patienter avoir de la voir entièrement disparaître. Je n’ai pas eu  droit à des réflexions désagréables et les deux coiffeurs à qui j’ai fait couper mes cheveux m’ont carrément encouragé dans cette voie, alors que je m’attendais à les voir essayer de me convaincre de faire « au moins des balayages ». Je suis très contente de cette décision, j’économise à la fois du temps et de l’argent.

Je n’ai pas beaucoup voyagé en 2012. Le fait d’avoir seulement pris douze petits jours de vacances en avril n’a pas beaucoup aidé, mais je compte me rattraper en 2013. Pas de destination exotique au programme, j’ai décidé de rester dans l’hexagone et de limiter au maximum mes déplacements en avion. Ce n’est pas une question écologique (même si ça rentre en compte), c’est surtout que les aéroports me tapent sur le système et que je suis plus heureuse à bouquiner dans un train, même bondé, que dans une salle d’embarquement à faire la queue. Le seul problème c’est que Sébastien risque de ne pas pouvoir prendre des vacances avant un moment, donc il faut que je me trouve des endroits sympas à visiter toute seule. J’ai bien envie d’aller voir une vieille amie en Bretagne, mais pour cela il faudra que j’aie une voiture : j’aime le train, mais pas au point de vouloir faire Bordeaux-Paris puis Paris-Brest. Non monsieur.
J’espère pouvoir aller faire du ski du fond dans les Pyrénées, me la couler douce en Corse,  manger de la truffade à Salers et faire de la voile dans le Finistère. Et aussi, prendre du temps pour accueillir comme il le se doit tous les amis qui voudront bien venir nous rendre visite à Bordeaux.

En 2012 j’ai lu plus de livres qu’en 2011 et j’espère bien, moins qu’en 2013. Mon livre préféré cette année : Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? de Jeanette Winterson.

L’année 2012 fut l’année du changement, pour moi comme pour mon frangin et pas mal de gens autour de moi. Il y a eu des déménagements, des bébés (j’ai un neveu !), mais aussi malheureusement des décès et des séparations… J’espère que 2013 sera l’année de la reconstruction pour eux.

Mes valises sont faites, les cadeaux n’attendent plus qu’à être emballés, demain je me lance dans un périple famille-famille-amis qui va sans aucun doute me donner envie de prendre d’autres vacances dès le 2 janvier, mais je compte en profiter autant que possible, et je ne parle pas uniquement de la NOURRITURE (bordel ça fait du bien d’être de retour en France quand même).


Parenthood

Avant de vous parler de Parenthood, je vais commencer par vous conseiller de regarder l’autre série de son créateur, Jason Katims : Friday Night LightsJe sais, ce n’est pas très vendeur, mais il fallait que je le dise. Je ne veux pas risquer que certaines personnes se ruent sur Parenthood et soient traumatisées au point de ne pas vouloir regarder FNL un jour.  Friday Night Lights est une grande série, un drama qui vous prend aux tripes  (oui oui), tandis que Parenthood… vous donne une bonne raison de vous mettre aux drinking games, vous savez, ces jeux qui consistent à boire à chaque fois qu’un personnage de série fait quelque chose d’attendu.

Parenthood

Quelle belle famille ! Pardon excusez-moi je vais vomir…

Bon, j’exagère. Si c’était une si mauvaise série, je ne serais pas en train de regarder sa quatrième saison. Il y a plusieurs très bons points dans Parenthood :

– Lauren Graham (de Gilmore Girls)

– Peter Krause (de Six Feet Under)

– Mae Whitman (d’Arrested Development)

– Ray Romano (de Men of a Certain Age, série qui me manque terriblement… Ray arrive en saison 4 cependant)

– Tout plein d’acteurs de Friday Night Lights.

Mais sinon, qu’est-ce que ça raconte Parenthood ? L’histoire d’une bonne petite famille américaine comme le monde entier semble l’idéaliser, les Braverman. Les grands-parents s’aiment malgré les difficultés de la vie et « sont toujours ensemble après toutes ces années®« . Ils ont eu deux fils et deux filles qui s’aiment aussi « même s’ils se disputent quand même des fois c’est bien normal », qui à leur tour se sont reproduits et ont fait des enfants qui sont tous soit très intelligents, soit très doués au sport, soit très rock’n’roll, enfin y’a quand même un autiste pour dire que quand même, tout n’est pas rose dans la vie quand on fait des enfants.

Et s’il y a des choses intéressantes dans la série, comme les relations parents-enfants, il y a surtout beaucoup d’éléments exaspérants. J’en ai fait une liste garantie sans spoiler :

  • La famille Braverman adore le sport. Surtout quand ce sont les garçons qui y jouent. Il faut dire qu’à part Haddie qui joue au football deux minutes en saison 1 et Julia qui enfile un maillot de bain dans la même saison, les filles de la famille ne sont pas très portées sur l’activité physique. Elles trouvent quand même le temps de se déplacer à chaque match de baseball de leur fils/neveu/cousin, parce que personne n’a rien de mieux à faire un samedi que de squatter quinze places dans des tribunes rikiki pour voir un match de gamins en CM2, c’est bien connu. Heureusement que toutes les familles ne se sentent pas obligées de faire la même chose.
  • La famille Braverman a des problèmes d’argent, mais qui ne durent jamais plus d’un épisode. Bon, ça c’est vrai de presque toutes les séries américaines. Il n’empêche que c’est un travers insupportable.
  • La famille Braverman se dispute, mais se réconcilie en l’espace d’un épisode ou deux. Là aussi, rien d’exceptionnel. On préfère voir des gens se réconcilier plutôt que de se faire la gueule ou de mettre des messages passifs-agressifs sur Facebook.
  • La famille Braverman a la larme facile. Si vous voulez vous soûler facilement, buvez une tequila paf à chaque fois qu’un Braverman pleure ou que quelqu’un dit : « I’m sorry » en faisant trembloter sa lèvre inférieure. Lauren Graham est devenue une pro des yeux rouges au bord des larmes.
  • Le traitement de la perte de la virginité de deux des ados de la famille Braverman, une fille et un garçon, est incroyablement sexiste. C’est bien simple, il y a deux discours totalement opposés. Ce qui est regretté chez l’une est encouragé chez l’autre. Beurk.
  • Le népotisme est l’activité préférée des Braverman. Le nombre de fois où un Braverman fait travailler un autre Braverman dans son entreprise est risible. Et très représentatif de cette idée que la « solidarité familiale » est plus importante que tout et se fait aux dépens des autres. Cette idée me débecte.
  • Pas un seul membre de cette famille ne respecte la notion de travail. Ils débarquent tous sur le lieu de travail des uns et des autres sans prévenir et en s’imaginant que leur frère/soeur/fils/fille n’a rien de mieux à faire que de les écouter se plaindre. Là aussi, c’est un drinking game facile : une tequila paf à chaque fois qu’un Braverman interrompt un autre Braverman dans son bureau. Vous verrez, c’est au moins trois fois par épisode.
  • Je sais que c’est une série sur la famille, mais sans le mariage et la procréation, point de salut. Ce serait sympa d’avoir un autre point de vue de temps en temps, que quelqu’un leur rappelle que la famille n’est pas toujours un havre de paix qui vous soutient dans les moments difficiles…

Il n’empêche que si je continue à regarder la série, c’est parce que je me suis attachée aux personnages et que leurs histoires ne me laissent pas complètement indifférente. Bon, j’ai toujours tendance à faire la cuisine en « regardant » un épisode et j’ai tendance à rigoler quand un Braverman se met à chialer, mais je vous jure, il y a des bons côtés dans la série. Elle a même réussi à m’émouvoir plusieurs fois, c’est juste que je ne me rappelle plus trop quand.

En conclusion, regardez Friday Night Lights.


Des semaines bien remplies

On sous-estime le pouvoir réconfortant des habitudes. Ça fait un bien fou de retrouver une routine.

Je m’entraîne avec l’équipe de roller derby de Bordeaux deux fois par semaine (3 heures le mardi soir et 3 h le dimanche après-midi). Outre le fait que j’apprécie de pouvoir bouger mon auguste derrière, je suis contente de faire la connaissance de plein de gens d’un seul coup. Bon, ça me fait beaucoup de prénoms/pseudos à mémoriser, mais c’est bon pour les neurones.

J’ai repéré plusieurs endroits où manger rapidement le midi et où acheter des plats à emporter. Je ne suis plus complètement perdue dans les rayons du Monoprix d’à côté. Comme ma semaine n’a pas été trop chargée niveau boulot, j’en ai profité pour me balader en centre-ville et  je ne me suis pas perdue une seule fois. D’accord, ça ne relève pas de l’exploit, mais je suis quand même contente.

Je me suis inscrite à la bibliothèque municipale, qui malheureusement est en travaux jusqu’en avril 2013 et semble un peu désuète (disons que celle de Brighton est 100 fois plus moderne en comparaison), mais je vais m’obliger à y aller régulièrement pour y emprunter des livres que je veux lire sans forcément les posséder, comme La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, de Joël Dicker.

Nous avons fait une soirée Magic à la maison (ouais, le jeu de cartes, celui auquel on jouait il y a… pfff… 18 ans), avec le collègue de Sébastien et ses amis. On a ouvert des boosters et on a créé des jeux à partir des cartes choisies à tour de rôle. J’ai réussi à faire un jeu noir-vert petites créatures et sorts pour les faire frapper dur qui m’a bien amusée. On s’est couché à 2h30 du mat’, autant vous dire que ce n’était pas arrivé depuis trèèèèèèèès longtemps.

L’opération « cadeaux de Noël » a été lancée et nous avons été particulièrement efficaces samedi dernier. Mais plus je fais de Noëls, moins j’ai envie d’acheter des cadeaux, c’est une catastrophe. Si on pouvait juste se contenter de passer un bon moment tous ensemble autour d’un repas préparé avec amour, franchement, ça me suffirait amplement.

Nous sommes allés à l’Utopia, une ancienne église reconvertie en cinéma indépendant plus bobo tu meurs, mais que je ne peux pas m’empêcher d’aimer… Nous y avons vu « Camille redouble« , un film certes sentimental, mais sincère, très bien joué et dont je suis ressortie avec le sourire. Ça aussi ça fait du bien, de voir des films français au ciné (ET SANS PUB).

Nous avons mangé dans une brasserie rue du Loup, le Cheverus, c’était vraiment pas cher et plutôt bon. Mais il y a trop de restaurants et de brasseries à Bordeaux, j’ai envie de tous les essayer, il me faudrait beaucoup plus d’argent et de temps.

J’ai regardé la première saison de New Girl parce qu’un certain Ju et un certain Jéjé m’ont convaincu de le faire et je n’ai pas regretté. Après des débuts difficiles, cette comédie devient vraiment très drôle, plus qu’Happy Endings je trouve, dans la même catégorie. Les personnages sont déjantés juste comme il faut, les situations ne sont pas encore forcées, les acteurs n’en font pas encore des tonnes (même Zooey Deschanel fait des efforts), bref, c’est une réussite.

On a attaqué The Legend of Korra, la suite de l’excellent dessin-animé Avatar: The Last Airbender et je ne saurais trop vous dire de les regarder à votre tour.

J’ai également fini la saison 3 de Parenthood, mais c’est probablement la série qui m’agace le plus au monde. J’en reparlerai à l’occasion…

Au programme cette semaine : match de roller derby dimanche (je ne joue pas, mais je serai sur place pour encourager les Petites Morts !), suite des démarches administratives, pot en ville avec un collaborateur, qui sait peut-être un déjeuner avec Sébastien en ville s’il arrive à s’éloigner de son bureau une heure pour manger ?


Treme

Lorsque Treme a fait son apparition sur HBO il y a trois ans, je n’avais pas beaucoup aimé son pilote. J’avais beaucoup de préjugés sur la Nouvelle-Orléans, que je voyais comme une ville vendue au tourisme et trop attachée à son passé, je n’avais que peu d’intérêt pour le jazz et pas très envie de me plonger dans cet univers déprimant qui me semblait réservé à un public très restreint.

Quelle erreur.

Alors que la troisième saison vient de commencer, je n’ai qu’une chose à dire : Treme est une grande série dramatique, probablement la meilleure à l’antenne à l’heure actuelle.

L’amour que David Simon et Eric Overmyer portent à la Nouvelle-Orléans est contagieux. Après deux saisons, j’ai dû jeter mes préjugés à la poubelle et je me retrouve aujourd’hui à planifier un voyage à la Nouvelle-Orléans, à acheter des albums de Kermit Ruffins et à cuisiner des gombos. Oui, je suis une fille très influençable.

La série commence trois mois après Katrina, mais cette dernière n’est que très rarement mentionnée. La boue et les débris font partie du paysage et rappellent l’ampleur des dégâts, mais le cœur de Treme, c’est la reconstruction, celle d’une ville que le reste des États-Unis méprise, celle de ses habitants qui n’ont plus rien, celle d’une culture qui semble d’une autre époque. Mais, comme on l’apprend dans ces deux premières saisons, ces trois éléments sont indissociables. On ne peut reconstruire l’un sans remettre les deux autres en l’état. Et si Treme parle de la colère, du découragement et du sentiment d’abandon, elle parle surtout (et heureusement) du bonheur apporté par la musique…

Première raison : la musique

Davis: You tell me all you wanna do is get high, play trumpet and barbecue in New Orleans your whole life?

Kermit: That’ll work.

Il y a plusieurs choses à savoir sur la musique dans Treme : les morceaux de musique sont enregistrés pendant le tournage des scènes. C’est très important, car tout sonne juste, les gestes, les mimiques, les sons, l’émotion. Ensuite, Treme, ce n’est pas que du jazz. C’est un mélange de samba, de soul, de hip-hop et de folk et à moins d’avoir un cœur de pierre, on ne peut y être insensible. Il est impossible de ne pas chanter avec Janette (Kim Dickens) sur « Drink a little poison« , impossible de ne pas avoir envie de danser sur le générique et impossible de ne pas être ému par ces enfants apprenant à jouer dans un orchestre. La force de Treme, c’est de réussir à nous faire aimer cette musique et ce qu’elle représente, la joie comme la tristesse, l’espoir comme la mélancolie, et de nous donner envie de découvrir chaque épisode.

Treme aime ses musiciens, mais ne verse pas dans le romantisme. La vie est rude pour les guitaristes, trombonistes, violonistes et pianistes de la Nouvelle-Orléans, elle demande des sacrifices, mais la musique leur donne autant qu’elle leur prend.

Deuxième raison : la cuisine

La passion de Janette (Kim Dickens) pour la nourriture, son amour presque douloureux pour la Nouvelle-Orléans, les scènes de préparation de plats, les barbecues qui parsèment les rues : la cuisine de la Nouvelle-Orléans est aussi importante que la musique… À vrai dire, l’une ne va pas sans l’autre, car la nourriture, comme la musique, se partage, procure du réconfort et oui, même de l’amour. Elle fait du bien à l’âme, au corps, au lien social. Elle est le ciment de la reconstruction.

Treme fait appel à de vrais chefs pour parler de la gastronomie et ça marche. Même si Éric Ripert ou David Chang ont du mal à jouer leur propre rôle avec naturel, j’ai envie de les embrasser quand je les vois préparer à manger ou que je les entends parler de la Nouvelle-Orléans. Tout simplement parce qu’ils incarnent une passion qui manque cruellement à la télévision aujourd’hui.

Troisième raison : les personnages

L’autre point fort de la série, ce sont ses personnages. Je vous mets au défi de ne pas tomber profondément amoureux d’Annie (Lucia Micarelli, violoniste de son état), une musicienne de rue venue à la Nouvelle-Orléans pour suivre son petit ami. Annie est douée, très douée, mais refuse de voir son talent (un travers très féminin) et vit dans l’ombre de Sonny qui lui en veut beaucoup d’être meilleure que lui. Je peux dire, sans rien révéler, que le voyage d’Annie de petite fille timide à femme qui s’affirme m’a pris aux tripes comme peu de récits l’avaient fait jusque-là à la télévision.

Treme regorge d’ailleurs de personnages féminins forts, à vrai dire, ils sont tous excellemment bien écrits : que ce soit Toni Bernette (Melissa Leo, géniale), LaDonna (Khandi Alexander), Janette, Annie, Desiree, toutes ces femmes ont des personnalités complexes qui sortent de ce qu’on a l’habitude de voir sur nos écrans. Elles travaillent, sont mères, épouses, compagnes, sœurs, mais elles ne se laissent pas décrire par le seul fait d’être des femmes. Elles sont tout ça à la fois et ne perdent jamais de vue ce qu’elles veulent. Ça peut sembler anodin, mais ça ne l’est pas, pas à la télévision en tout cas, où les personnages féminins manquent gravement de subtilité et même de diversité.

Treme explore également les relations familiales avec beaucoup de justesse, en particulier celle d’un père et de son fils, Big Chief (Clarke Peters) et Delmond (Rob Brown).

Bref, tout ça pour dire que ne faites pas comme moi, n’attendez pas trop longtemps pour vous mettre à Treme, vous le regretterez. Laissez-vous gagner par la joie contagieuse du générique et par la passion des propos, vous verrez, c’est plus intéressant que d’aduler des antihéros qui n’évoluent plus depuis 3 saisons (oui Walter White, c’est à toi que je pense).


À la défense de Teen Wolf

« Comment se fait-il que tu écoutes de la si bonne musique et que tu regardes de si mauvaises séries ? » m’a-t-on demandé l’autre jour, alors que je défendais la série Teen Wolf envers et contre tous. Mes goûts musicaux sont impeccables,  c’est vrai, mais je m’offusque ! Mes goûts télévisuels sont tout aussi parfaits (ou presque). Quand je dis que Teen Wolf est une excellente série, je ne précise pas « pour un teen show » ou « comme guilty pleasure ». Teen Wolf est une excellente série comme l’était Buffy, ou comme l’est Vampire Diaries. Mais voilà, parce qu’elle s’appelle Teen Wolf et qu’elle passe sur MTV, la série est critiquée alors que personne ne la regarde. On me répond avec véhémence qu’elle ne peut pas être à la hauteur de Buffy, sans en avoir vu un seul épisode.

Pourtant, Teen Wolf est un vrai petit bijou, une surprise comme l’avait été Vampire Diaries pour moi à l’époque. D’ailleurs, je me souviens avoir dû défendre Vampire Diaries de la même façon auprès de certains amis qui avaient eu tôt fait de la ranger dans la catégorie « série merdique qui passe sur la CW avec des beaux gosses ».

Alors j’avoue, quand la série a fait son apparition l’année dernière, je n’ai même pas regardé son pilote : j’avais moi aussi des a priori négatifs à son encontre. Mais Jéjé a réussi à me convaincre de donner sa chance à la série MTV cet été.

Mais puisque je vous dis que c’est bien bordel !

J’ai regardé les deux premières saisons en l’espace d’une semaine et je peux déjà dire, sans rien dévoiler, que ce fut un véritable plaisir. La série, comme Vampire Diaries, est extrêmement bien construite, il y a très peu de temps mort, beaucoup de rebondissements et des personnages solides servis par de très bons acteurs. Alors oui, le budget effets spéciaux n’est pas énorme, mais à ce que je sache ça n’a jamais empêché personne d’aimer Dr Who ou Torchwood, et dieu sait que ces séries ne sont vraiment pas très belles visuellement (aïe, je sens que je vais énerver certains fans invétérés du Docteur). Teen Wolf reprend tous les codes des séries d’ado (le lycée hostile, l’apprentissage de l’amour, du désir, le rapport conflictuel aux parents, aux professeurs) et tous les codes des séries surnaturelles du genre, l’exacerbation des désirs, la perte du contrôle, la peur d’être différent… Elle n’invente rien, c’est vrai, et elle n’a pas le mordant (ah ah) de Buffy, mais Teen Wolf utilise parfaitement ces codes sans jamais sombrer dans le cliché. Les personnages ont tous, sans exception, des personnalités développées et intéressantes. Il ne s’agit pas de nous sortir « le geek », « la bitch », « l’ingénue », « le roi du lycée » : rapidement les traits de caractère s’affinent pour former des personnages attachants.

La série est très convaincante en grande partie grâce à ses deux acteurs principaux, Tyler Posey (le teen wolf) et Dylan O’Brien (le meilleur ami du teen wolf). Tyler Posey réussit à donner à la fois une certaine fragilité et une certaine force à son personnage, tandis que le talent comique de Dylan O’Brien fait de Stiles le coeur de la série à mon avis, derrière tous les loups-garous et les chasseurs de loups-garous réunis.
J’étais partie pour détester le personnage de la fille amoureuse, mais loin de la cantonner dans le rôle d’une victime sans défense, les scénaristes en font une ado qui prend en main sa peur et décide de se battre. J’en aurais presque eu la larme à l’oeil.

Je trouve ça dommage que malgré le succès critique et populaire de Buffy, après The OC, Vampire Diaries, Awkward, il soit toujours difficile de défendre des séries « pour ado » comme Teen Wolf. Je suis pour ma part persuadée que Joss Whedon aimerait beaucoup Teen Wolf pour toutes les raisons indiquées ci-dessus. D’ailleurs, l’actrice qui jouait « Kendraaaa, the vumpire slayer », a rejoint le casting de la saison deux de Teen Wolf. Si c’est pas une preuve qu’il faut regarder !

Ah oui et puis il y a un chouette générique en saison 2 ! Qui n’aime pas les génériques franchement ?


Séries de l’été

Parmi les séries diffusées en ce moment, voici celles que je regarde, dans le désordre le plus complet :

Louie, saison 3 : je la trouve encore meilleure que la saison 2, je suis épatée par la capacité de Louis CK à mélanger comique scato et mélancolie dans un même épisode de 30 minutes. Dans le dernier, on arrive à rigoler de la mort d’un type que tout le monde trouvait odieux, sauf les employées et habitués d’un bar de striptease miteux. Pour ensuite rigoler de dégoût à la vue d’un gamin appelé Never qui a la diarrhée dans une baignoire. C’est absolument prodigieux.

Awkward, saison 2 : la conseillère d’éducation devenue principale adjointe me fait toujours autant mourir de rire, mais la série peine un peu à sortir de son triangle amoureux. Ça reste quand même très plaisant, je ne suis pas prête d’arrêter.

Suits, saison 2 : cette série ne demande un gros investissement et se regarde plutôt bien (Gina Torres quand même), mais je trouve que la saison 2 pédale un peu dans la semoule depuis quelque temps.

Single Ladies, saison 2 : ah, Single Ladies. Mon vrai guilty pleasure. Une série mal écrite, mal jouée (tellement, tellement mal jouée), mais que je n’arrive pas à abandonner. Ça passe sur VH1 et ça raconte les aventures sexuelles amoureuses de trois femmes d’Atlanta. C’est vulgaire, souvent un peu sexiste (mais parfois aussi féministe, bizarrement), j’y découvre chaque semaine des acteurs toujours plus mauvais, mais également toujours plus musclés. Je suis bien faible.

Political animals, saison 1 : très bonne surprise, j’ai vraiment beaucoup accroché. Sigourney Weaver est géniale dedans.

True Blood, saison 5 : je me contenterais volontiers d’une série centrée sur Bill, Eric et Alcyde. Bill et Eric forment un duo qui marche vraiment très bien, comme Jason et Andy. Tout ce qui passe du côté des vampires est vraiment chouette.

Futurama, saison 7 : y’a du très bon, y’a du moins bon, mais ils font des références au roller derby alors je pardonne tout.

Dallas, saison 1 : je n’attendais rien de cette suite de la série culte, celle qui m’a vue scotchée devant l’écran dès mon plus jeune âge. Bobby et JR sont de retour, Sue Ellen est toujours aussi attachante et malgré quelques défauts de casting, la série est une excellente surprise. J’adore les soaps et celui-là est extrêmement bien construit. Je me découvre une passion soudaine pour le droit des affaires et les grands salauds.

Bunheads, saison 1 : la gentillette série d’ABC family a eu des débuts difficiles, mais je me suis accrochée pour Sutton Foster, qui est absolument magistrale. Cette actrice porte la série sur ses épaules et s’en sort encore mieux que Lauren Graham (la Lorelei de Gilmore Girls) dans le même genre de rôle. Elle a un génie comique indéniable. La série s’améliore d’épisode en épisode.

 


Un été sans vitamine D

Vous le savez sûrement, mais c’est le déluge en Angleterre. Bientôt on va devoir se mettre à construire une arche sur la plage de Brighton. Il pleut, pleut, pleut et pleut encore un peu plus. Alors que nous devrions être en train de faire du roller sur la plage, de boire des pintes en terrasse, nous passons nos week-ends enfermés et légèrement déprimés à l’idée que jamais, non jamais, ça ne va s’arrêter. On ne dépasse pas 17°C et on en est à vivre en pull à la maison, vu le degré d’humidité ambiant. Je n’avais jamais vu un été aussi pourri de ma vie.

Dans un défi au bon sens, je suis allée à ma leçon d’équitation hier, alors que mon coccyx me faisait encore un tout petit peu mal. Mais ça faisait trois leçons que je ratais et franchement, ça me manquait trop. Il fallait que j’y aille. Mais comme je ne prends pas exactement de bonnes décisions en ce moment, je suis sortie avec des filles du roller derby vendredi soir. En me disant bien que je me contenterai de deux verres de vin, ET C’EST TOUT. C’était sans compter sur un complot mondial appelé HAPPY HOUR et qui nous a quasiment obligées à acheter deux bouteilles de vin pour 3. Et à les boire, parce que c’est bien connu, une fois ouvert, le vin tourne.

Je suis rentrée juste avant que les filles n’aillent en boîte en me disant qu’il fallait quand même que je me lève tôt le lendemain matin, et je me sentais plutôt en forme malgré l’alcool ingurgité. J’ai bu beaucoup d’eau avant d’aller me coucher et j’étais sûre que tout irait bien. Mais voilà, j’avais oublié que mon corps ne m’aimait pas trop en ce moment, et sur les coups de 5h a commencé l’infernal cycle du « je vomis toutes les demi-heures, ma tête va exploser et j’ai des suées froides ». Malgré ça, je suis une warrior, je me décide à aller à l’équitation quand même. Parce que le sport est le meilleur remède contre une gueule de bois (je sais, j’ai testé) et parce que je ne voulais pas rater une leçon de plus. Gillian vient me chercher à 8h40 et je réussis tant bien que mal à ne pas être malade dans sa voiture. Je sais que Gillian compatit, elle-même s’est rendue à la leçon du samedi matin avec la gueule de bois à de nombreuses reprises.

Le point positif quand on est une alcoolique comme moi en Angleterre, c’est qu’on ne se sent jamais seule.

Le manège était à l’image du paysage anglais en ce moment : boueux. Comme c’était le samedi de la lose totale, j’ai fait 10 minutes de pas avant de prendre la décision de tout arrêter en raison d’un coccyx très douloureux, même en changeant ma position sur la selle. J’ai ramené Thomas dans son box le coeur gros, surtout qu’il était au taquet et qu’il avait vraiment l’air de bonne humeur.

Tant pis.

Bon sinon, à part mes mésaventures de fille qui boit trop au postérieur douloureux (sans causalité), j’occupe mes soirées avec Civilization V et le rattrapage de séries. On a fini Southland et il nous reste un épisode de Justified à voir.

Pour Southland, Jéjé avait raison, c’est vraiment formidable. J’ai adoré, c’est une série qui décrit avec beaucoup de force le quotidien des flics de Los Angeles. Je parle du vrai quotidien, celui que l’on voit rarement à la télé. Il ne s’agit pas ici de montrer des flics héros qui mettent les méchants membres de gang en prison après des enquêtes rondement menées, mais des flics qui font un boulot proche du social, de service à la communauté (qui ne leur rend pas forcément bien d’ailleurs). La série montre les dangers d’une société américaine inégalitaire et armée jusqu’aux dents et surtout, elle montre la contradiction dont la société fait preuve à l’égard des forces de police : elle attend à la fois qu’elle la protège tout en la dénigrant au plus haut point.

Southland donne une image de Los Angeles sans concession, comme The Shield avant elle : elle filme des quartiers qui ressemblent à des bidonvilles. La misère est probablement un personnage à part entière de la série. C’est d’ailleurs quelque chose qui m’a toujours frappé aux États-Unis, cet étalage de richesse à quelques pas de quartiers entièrement abandonnés. Comment ne pas se révolter contre ces inégalités flagrantes ?

Côté personnages, ils sont tous extrêmement bien écrits. Ils ont tous des forces et des faiblesses, font tous des erreurs, mais malgré tout, veulent plus que tout faire leur boulot sans sombrer dans la désillusion et la dépression, sans y perdre de leur âme. Du rookie à la détective vétéran, tous doivent faire avec des situations humaines intolérables dans lesquelles, au fond, ils n’ont que peu de pouvoir. C’est une série assez dure, c’est vrai, violente parfois, mais jamais gratuitement et jamais pour mettre en avant des personnages : elle est toujours montrée comme un échec, comme un symptôme d’une société malade. Je la recommande chaudement !


Happy jubilee

Vendredi dernier, alors que Seb et moi déjeunions dans notre restaurant habituel, nous avons soudain réalisé que nous n’avions rien, mais alors rien prévu pour les 4 jours de week-end qui nous attendaient. On aurait très bien pu aller à Salers voir l’avancée des travaux, passer par Paris pour voir son frère et sa compagne avant l’arrivée prochaine du neveu, aller en Suisse voir un ami, ou simplement partir quatre jours dans le Lake district comme j’en ai envie depuis des années, ou encore à Glasgow, que j’aimerais bien visiter… Mais non, jamais l’idée de partir de Brighton ne nous a effleurée. Ce n’est pas plus mal ceci dit, ça permet de décompresser, surtout qu’il fait un temps de merde et qu’on n’est pas tenté d’aller faire du roller sur la plage ou même de se promener dans les rues bondées (et décorées d’union jacks par milliers).

Quelle subtilité

Du coup, j’en profite pour regarder la première saison de Revenge. J’en suis déjà à la moitié et je dois dire que pour un soap très moche servi par de mauvais acteurs, ça se regarde drôlement bien. J’ai beaucoup de peine pour Madeleine Stowe à chaque fois qu’elle essaye de faire passer une expression sur son visage botoxé à l’extrême (elle a même l’oeil droit un peu plus fermé que le gauche, comme Courtney Cox dans Cougar Town, c’est affreux) et Emily VanCamp m’énerve un peu à murmurer plutôt qu’à parler normalement, mais la série maîtrise plutôt bien les codes traditionnels des soaps (des gens riches et méchants, des adultères, des comas, des amnésies, beaucoup d’alcool) et s’amuse beaucoup avec. J’arrive même à la regarder sans faire autre chose à côté, c’est dire si c’est bien.

On continue Southland aussi, on a fini la première saison hier et j’aime vraiment de plus en plus. C’est toujours aussi beau, toujours aussi bien écrit et bien joué (tout le contraire de Revenge, quoi). Le personnage de Lydia Adams, jouée par Regina King, est particulièrement réussi. Adams me rappelle beaucoup Claudette dans The Shield (et pas seulement parce qu’elles sont noires toutes les deux, hein). Elles ont surtout un sens aigu de l’éthique et une idée très noble de ce que le métier de détective représente et doivent souvent se battre contre leur hiérarchie pour faire leur boulot.

On ne regarde pas que des séries non plus. On joue à Terre d’élevage, la version deux joueurs d’Agricola, un excellent jeu de plateau dans lequel il faut gérer sa petite ferme, ses ressources et ses animaux. La version à deux est plus rapide et centrée sur l’élevage, donc. Bon évidemment je n’ai pas encore réussi à battre Sébastien, le roi de l’optimisation, mais on a fait match nul dans la dernière partie, donc je garde espoir.

Pendant que Seb joue à League of Legends, j’essaye de gagner une partie en mode Empereur dans Civilization V. Autant je n’ai plus aucun problème pour gagner en Roi, autant je rame dans ce mode pour rester dans la course. Mais je me venge dans Sins of a Solar Empire.

Je réussis quand même à m’éloigner des écrans d’ordinateur pour lire des BD dont je vous parlerai très prochainement.

Oui, vous l’aurez compris, ces quatre jours de week-end sont hautement productifs.