Archives mensuelles : janvier 2012

Apparence et essence

C’est marrant, on ne se voit jamais comme les autres nous voient. J’en veux pour preuve ma récente expérience : dimanche dernier, j’ai décidé d’abandonner la couleur de cheveux que j’arborais depuis plusieurs années, un cuivré/roux, pour passer à un chataîn foncé, plutôt dans les tons marron. La raison derrière tout ça c’est que j’en ai marre de passer 2 heures toutes les 4 semaines chez le coiffeur pour ma couleur. Je veux repasser à une couleur que je ferais moi-même (tant pis pour les tâches et l’application inégale) afin de faire la transition vers ma vraie couleur de cheveux ; je me dis que la vraie couleur de mes racines passera mieux si le reste de mes cheveux a une teinte plus proche de feu ma couleur naturelle (marron). On verra bien combien de temps je vais supporter de voir mes cheveux blancs.

Bref, tout ça pour dire qu’une fois la couleur faite et les cheveux secs, je ne me suis pas reconnue dans le miroir. Ce marron, vraiment, beurk, j’ai eu un mal fou à l’accepter. J’ai même été un peu triste et de mauvaise humeur pendant deux jours. Je m’attendais à ce que tous mes amis de Brighton (qui me voient quand même régulièrement) remarquent ce changement et me fassent une réflexion. Je me voyais déjà leur expliquer ma démarche, mes regrets, tout ça, mais finalement, personne n’a rien remarqué et personne n’a rien dit. Ce changement, si radical dans ma tête, n’était en fait qu’un détail pour le reste du monde, qui me voit, ou plutôt me perçoit d’une certaine façon (avec des cheveux chataîn, apparemment).

Je pense que lorsque l’on connaît quelqu’un, on ne regarde plus son apparence en détail, on ne fait plus attention à ce qu’il ou elle porte, si il ou elle a pris ou perdu des kilos, si il ou elle a changé de style. On ne les voit pas vieillir non plus. On se grave une image visuelle d’eux, mais cette image n’a rien d’une copie conforme, c’est plutôt un mélange de leur apparence, de leur personnalité et de ce qu’ils dégagent.


Deuxième session d’entraînement de Fresh Meat

Hier soir a eu lieu la deuxième session d’entraînement des Fresh Meat. Nous sommes toujours aussi nombreuses, et toujours aussi diversifiées : des très jeunes (des filles de 18 ans !), des moins jeunes (moi et quelques autres…), des athlétiques (ouais m’enfin c’est facile à 18 ans) et des moins athlétiques (comme moi par exemple), des filles à l’aise sur leurs patins et d’autres beaucoup moins. Même si je ne suis pas encore tout à fait sûre de moi à roller, je peux dire que j’ai un niveau suffisant pour suivre le rythme et faire les exercices demandés, je suis très très contente.

On a appris de nouvelles façons de tomber, comme au baseball, en se couchant, avec la jambe en avant, ou façon superman, d’abord sur les deux genoux puis tout le corps en avant, en faisant un demi-tour si possible. Le tout en gardant ses bras le plus près du corps possible et en se relevant en 3 secondes sans s’aider des mains. Mes cuisses ne m’aiment pas beaucoup. Mais quel pied ! Je crois que ce que j’aime par-dessus tout, c’est de me jeter au sol et d’entendre le bruit de mes genouillères absorber le choc.

La « pace line », c’est-à-dire se mettre à la queue leu leu en gardant le même rythme, est un exercice plus difficile qu’il n’y paraît. Il faut constamment ajuster sa vitesse, freiner, accélérer, et quand il s’agit de zigzaguer entre les filles, d’apprécier la distance et l’écart entre chacune d’entre elles. J’ai d’ailleurs fait tomber deux Fresh Meat en essayant de m’incruster alors qu’il n’y avait pas trop trop la place… Oooups !

On s’est amusées à se pousser les unes les autres, à sprinter et à tomber de tout notre long tout en faisant un demi-tour. L’échauffement a duré une bonne heure ; notre coach (The Mighty Mighty Bash) a insisté sur le renforcement des muscles du dos et des abdos (« core strength ») en nous faisant faire des exercices qui tuent sa mémé. Bon, ça reste plus facile que les « turkish stand-ups » que Seb me fait faire à la maison (bon sang cet exercice me tue), mais quand même.

J’avoue, je suis contente que les filles de l’équipe prennent l’entraînement au sérieux, j’avais peur de tomber sur une équipe qui préfère se retrouver au pub à boire des bières plutôt que de faire du roller. Je ne fais pas seulement du roller derby parce que c’est fun et délirant, mais aussi parce que je le considère comme un sport à part entière. Et si l’on veut le faire reconnaître comme tel, il nous faut être des sportives, des vraies, pas des roller derby girls du dimanche.


Movie or not movie

Je n’arrive plus à aller au cinéma. Je n’arrive même plus à regarder de films. Je ne sais pas comment expliquer ça à la cinéphile de 14 ans que j’étais et qui volait Studio un mois sur deux (35 francs le mensuel, quand on avait 50 francs par mois d’argent de poche, ça faisait un sacré trou dans le budget) et qui rêvait de devenir scénariste.

Mais le fait est là : malgré ma carte de membre au Duke of York, le petit cinéma indépendant à côté de chez moi, je ne vais plus que très rarement au cinéma. Je n’arrive même pas à me souvenir le dernier film vu en salle. Je ne supporte plus de devoir me taper 30 minutes de pub, ni d’entendre mes voisins manger du pop-corn. Et quand je regarde un film à la maison, je m’endors généralement devant. Sauf si le film me surprend, ce qui est de plus en plus rare. Moi qui peux regarder plusieurs épisodes de série à la suite, je suis devenue incapable de me concentrer plus d’une heure sur un film.

Ce week-end j’ai voulu regarder Martha Marcy May Marlene, et malgré une première moitié de film fascinante, l’histoire patauge et tourne en rond pour finir de façon très frustante. Je n’ai pas détesté ce film, mais je n’ai pas réussi à lui donner une seconde chance quand l’histoire a commencé à faiblir. Dommage. On devait aller voir Coriolanus avec Seb dimanche, mais quand on a vu qu’il durait 2h30, on a pris peur. On préfère rester à la maison à regarder des épisodes d’Urgences ou à jouer à Star Wars The Old Republic. Souffrons-nous de paresse culturelle ? Peut-être de paresse tout court. Toujours est-il que si on commence à regarder un film et qu’il ne nous plaît pas dès le premier quart d’heure (oui je parle de toi, Tinker Tailor Soldier Spy), le couperet ne met pas longtemps à s’abattre.

Il faudra quand même nous prévenir le jour où un film VRAIMENT génial sortira. Je veux dire, un film qui vous donne envie d’en parler, parce que ça fait longtemps que je n’ai pas vu de films qui me donnent envie d’en parler de dire aux gens : allez le voir, c’est fantastique. Quand j’y pense, c’est peut-être pour ça que je ne vais plus au cinéma…


Smash

Des séries, j’en regarde toujours un paquet, même si je me suis calmée un peu ces dernières années et que je suis plus sélective (ou désabusée, c’est selon). Rares sont les séries dont le pilote m’enchante au plus haut point, contrairement à l’époque où je m’émerveillais devant toutes les nouveautés que je découvrais (ou presque). Parmi les séries que j’adore en ce moment, il y en a peu dont le pilote ait su me marquer : celui de The Good Wife est réussi, mais pas vraiment inoubliable,  celui de The Vampire Diaries est franchement mauvais, celui de Spartacus une véritable catastrophe, bref, réussir un pilote, ce n’est pas une chose aisée. Il faut savoir poser les fondations de sa série, ses personnages, son ton, sans trop en dire, tout en donnant envie aux gens de découvrir un univers.

C’est pourquoi, quand j’ai la chance de découvrir un pilote qui réunit toute les qualités sus-dites, je me dois d’en parler.

Smash, c’est une série de NBC, la chaîne de la lose totale (mais qui a eu son heure de gloire, et quelle gloire), celle qui enchaîne les navets et les flops à une cadence assez exceptionnelle depuis plusieurs années. Quelques bonnes séries (30 Rock, Parks & Recreation, non je ne citerai pasCommunity, cette série m’indiffère) savent pourtant se faufiler dans une grille par ailleurs triste à pleurer, et Smash pourrait bien faire partie des chanceuses.

Ça raconte quoi Smash ? L’histoire de la production d’une comédie musicale sur Marilyn Monroe, à Broadway. C’est avec Debra Messing (de Will & Grace), Jack Devenport (de Coupling) et Angelica Huston, la grande, la magnifique, la terriblement sous-utilisée Angelica Huston. Et aussi Katharine McPhee, finaliste de la 5e saison d’American Idol. Ça fait peur comme ça, mais elle s’en sort vraiment pas mal.

La série suit donc la naissance d’une comédie musicale et est entrecoupée de morceaux musicaux issus de la pièce en train d’être écrite. Évidemment, avec un sujet comme Marilyn Monroe, les auteurs peuvent parler de tout, d’amour, de gloire, d’insécurité, d’Hollywood… Il y a de quoi faire. Mais le coeur de la série, c’est bien l’univers impitoyable du théâtre et c’est ce qui me donne le plus envie de la suivre. Je ne suis pas fan de All About Eve pour rien. Seul bémol, les chansons, qui pour l’instant ne sont pas d’un niveau exceptionnel,  mais ça ne me dérange pas plus que ça, à condition qu’elles continuent à être utilisées avec parcimonie.

La série commence officiellement le 06 février et ça va être dur d’attendre jusqu’au 13 pour voir la suite !


First time Fresh Meat

Ça y est, je suis allée à ma première session d’entraînement de Fresh Meat, ou « viande fraîche », c’est-à-dire grande débutante du roller derby ! La session commençait à 20h, mon sac était fait à 16h00 et je trépignais d’impatience dès 16h01. Bien entendu, il a fallu que les trains anglais fassent des leurs. À la gare de Brighton, une centaine de personnes au moins attendait devant les panneaux qu’on leur annonce le prochain train pour Londres. « C’est mal barré », me suis-je dit. M’enfin le train pour Shoreham (l’endroit où se trouve notre salle d’entraînement, à 10 min de Brighton) était annoncé comme étant à l’heure, donc j’ai rejoint le quai n°2 et je me suis installée dans le  train bondé. À 19h25, le conducteur nous annonce qu’il attend un collègue pour pouvoir partir. Ok. Soit. À 19h32, il nous annonce que le train est finalement annulé. J’ai envie de dire, quoi le fuck ?

Tout le monde descend en tirant la tronche, la moitié ressort de la gare et l’autre se rue sur un train en partance pour Hove, en espérant pouvoir choper une correspondance sur place. Je fais la même chose. On part à 19h45. Arrivée à Hove, je découvre que le prochain train pour Shoreham partira dans 20 minutes, ce qui me met au bord des larmes m’énerve un petit peu, mais je tombe sur des filles de l’équipe des Brighton Rockers et quelques Fresh Meat comme moi, du coup on décide d’attendre ensemble et au moins, elles peuvent appeler la chef des coachs pour la prévenir qu’on sera à la bourre…

On arrive donc avec 30 minutes de retard, on s’échauffe en quatrième vitesse (si bien que je suis à bout de souffle en 5 minutes chrono), on enfile nos patins, on met notre casque et notre protège-dents (oh so sexy) et c’est parti pour deux heures de pratique des différentes façons de s’arrêter (non, sur le cul, ça ne compte pas, et on a interdiction de toucher les murs ou les rambardes), des différentes façons de tomber (là non plus, tomber sur le cul ne compte pas)… On patine toutes ensemble, on zigzague entre nous, on essaye de garder le rythme et surtout, SURTOUT, de rester dans la position « Derby », c’est-à-dire genoux pliés et dos penché en avant. Parce que lorsque son centre de gravité est plus bas, on est plus difficile à renverser. Mais alors punaise, ça tue le dos et les cuisses sa mère.

Les filles de l’équipe sont vraiment super sympa, elles donnent de très bons conseils, encouragent les fresh meat qui ont plus de mal que les autres, plaisantent et rigolent avec nous. The Mighty Mighty Bash, qui faisait partie de l’équipe nationale d’Angleterre lors du dernier Championnat du monde, est très impressionnante, assez charismatique. Je comprends pourquoi elle dirige les entraînements de l’équipe des Brighton Rockers.

À la fin des deux heures, je suis en sueur, fourbue, mais ravie. J’ai hâte d’être à la semaine prochaine.