C’est marrant, on ne se voit jamais comme les autres nous voient. J’en veux pour preuve ma récente expérience : dimanche dernier, j’ai décidé d’abandonner la couleur de cheveux que j’arborais depuis plusieurs années, un cuivré/roux, pour passer à un chataîn foncé, plutôt dans les tons marron. La raison derrière tout ça c’est que j’en ai marre de passer 2 heures toutes les 4 semaines chez le coiffeur pour ma couleur. Je veux repasser à une couleur que je ferais moi-même (tant pis pour les tâches et l’application inégale) afin de faire la transition vers ma vraie couleur de cheveux ; je me dis que la vraie couleur de mes racines passera mieux si le reste de mes cheveux a une teinte plus proche de feu ma couleur naturelle (marron). On verra bien combien de temps je vais supporter de voir mes cheveux blancs.
Bref, tout ça pour dire qu’une fois la couleur faite et les cheveux secs, je ne me suis pas reconnue dans le miroir. Ce marron, vraiment, beurk, j’ai eu un mal fou à l’accepter. J’ai même été un peu triste et de mauvaise humeur pendant deux jours. Je m’attendais à ce que tous mes amis de Brighton (qui me voient quand même régulièrement) remarquent ce changement et me fassent une réflexion. Je me voyais déjà leur expliquer ma démarche, mes regrets, tout ça, mais finalement, personne n’a rien remarqué et personne n’a rien dit. Ce changement, si radical dans ma tête, n’était en fait qu’un détail pour le reste du monde, qui me voit, ou plutôt me perçoit d’une certaine façon (avec des cheveux chataîn, apparemment).
Je pense que lorsque l’on connaît quelqu’un, on ne regarde plus son apparence en détail, on ne fait plus attention à ce qu’il ou elle porte, si il ou elle a pris ou perdu des kilos, si il ou elle a changé de style. On ne les voit pas vieillir non plus. On se grave une image visuelle d’eux, mais cette image n’a rien d’une copie conforme, c’est plutôt un mélange de leur apparence, de leur personnalité et de ce qu’ils dégagent.