J’avais l’impression que ça faisait à peine deux semaines que je n’avais rien écrit sur ce blog, mais ça va faire un mois. Bien bien bien. Bon j’ai une excuse, je n’ai pas arrêté une seconde. Entre les visites familiales et amicales, les entraînements, les visionnages de matchs en préparation pour nos deux dernières rencontres de la saison, j’ai à peine eu le temps de me tenir à jour sur mes séries, c’est vous dire.
Alors, en l’espace d’un mois, j’ai eu l’occasion de jouer deux matchs, un contre les Pixies de Bruxelles et un dernier contre les Quedalles de Paris.
Et c’était génial. Pas juste « génial », génial à rester gravé en mémoire pour des années et des années.
Comme lors de mon premier mixed scrimmage, peu de temps après avoir passé mes MS, j’ai ressenti cette euphorie semblable à nulle autre, cette émotion qui vous submerge et qui vous donne l’impression que tout est possible.
J’ai douté de moi et pourtant, mes coéquipières m’ont fait confiance. Ça veut dire beaucoup, notamment que même avec de nombreux progrès à faire, je ne suis pas un boulet qu’on se traîne en match, que l’on peut s’appuyer (littéralement) sur moi et je ne vous raconte pas à quel point je me sens capable de me dépasser.
C’est bien simple, en l’espace de quelques semaines, j’ai l’impression d’avoir fait plus de progrès que lors de ces trois derniers mois. L’expérience acquise en match est précieuse et irremplaçable. Savoir gérer son stress, se retrouver dans l’action et apprendre à réagir en une seconde, c’est comme ça qu’on apprend à jouer au derby.
J’en profite pour remercier les Rockers et les Petites Morts. Les Rockers d’abord, parce que c’est grâce à elles que j’ai pu apprendre les bases du roller derby et acquérir les compétences qui m’ont porté jusqu’à mes premiers matchs. Sans leur entraînement exigeant, je n’en serai pas là. Oui, c’était dur, parfois décourageant, mais elles m’ont obligée à ne pas me contenter du minimum, à chercher l’excellence et à ne jamais baisser les bras. Je pense à elles à chaque fois que je chausse des patins et que je mets mes protections.
Les Petites Morts, ensuite, parce qu’elles m’ont donné cette opportunité incroyable de jouer après seulement un an et demi sur des patins. Elles m’ont fait confiance et je ne pourrai jamais les remercier assez pour ça. Alors que je me demandais si je réussirais à m’intégrer, alors que je doutais d’être jamais à la hauteur, elles m’ont prouvé que tout ce qu’il me manquait, c’était une équipe derrière moi.
Alors, à toutes les filles qui viennent de commencer le roller derby, à toutes celles qui viennent de passer leurs MS, à celles qui se demandent si elles joueront un jour, je peux dire qu’il faut s’accrocher, qu’il faut venir aux entraînements, être humble, se soutenir les unes les autres, répéter les mêmes gestes encore et encore, regarder des matchs, avoir confiance en soi, ne pas se laisser décourager parce qu’on a l’impression de ne pas progresser ou de ne pas y arriver.
Et surtout, le jeu en vaut la chandelle. Les bleus, les doutes, l’égo blessé, les entraînements qui vous donnent l’impression d’être nulle, tout ça vaut le coup. Parce qu’un jour, vous vous retrouvez à jouer dans une équipe et vous ressentirez une telle fierté d’en faire partie que tout le reste vous paraîtra accessoire et secondaire.
Jamais je n’aurais pensé qu’un sport puisse m’apporter autant. Alors, je remercie aussi mon amie Amanda, qui m’a emmenée en octobre 2011 voir un match de roller derby à Austin, au Texas : Amanda, thank you for telling me I was NOT too old to try out for roller derby. It truly changed my life and I feel more confident and happier than ever. That’s all because of you.